Publié le 20 Février 2025

Le secteur immobilier dans le Var traverse une période complexe. Si la crise de l’immobilier semble s’atténuer, celle du logement persiste et inquiète les professionnels. Anne-Charlotte Reich et Jean-Marc Stefanini, respectivement présidente et président adjoint de la Fnaim 83, ont dressé un bilan de l’année écoulée et partagé leurs perspectives pour 2025.

« Loger les gens est un besoin primaire ! », rappellent les représentants de la Fnaim 83. Pourtant, les défis sont nombreux : production de logements neufs en berne, manque de logements sociaux et baisse de la solvabilité des ménages. Le taux de rotation dans le parc locatif plafonne à 2,5 %, illustrant la tension du marché : sur 100 logements, seuls deux ou trois sont remis à la location chaque année.

Les conséquences sont dramatiques : actifs contraints de dormir dans leur voiture, jeunes renonçant à leurs études et entreprises hésitant à s’implanter faute de solutions de logement. Pour la Fnaim, cette situation est une « bombe sociale » qui menace l’équilibre républicain.

Le casse-tête du DPE

Parmi les obstacles, le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) joue un rôle clé. Depuis le 1er janvier 2025, les logements classés G sont interdits à la location, avec les classes F et E dans le viseur d’ici 2028 et 2034. Si la fédération reconnaît l’importance de lutter contre les passoires thermiques, elle alerte sur le risque de voir certains biens quitter le marché locatif.

Ces logements pourraient alimenter un marché parallèle ou basculer vers des plateformes de location saisonnière. La Fnaim 83 plaide donc pour des règles adaptées : appliquer ces interdictions uniquement aux nouveaux baux et instaurer des incitations fiscales attractives pour favoriser les rénovations énergétiques.

Un espoir fragile

Malgré ce tableau préoccupant, la Fnaim 83 entrevoit des signes de reprise. Le volume des ventes reste en baisse, mais le deuxième trimestre 2024 et le mois de décembre ont montré des signes encourageants. Les taux d’emprunt, stabilisés autour de 3 %, redonnent confiance aux acheteurs qui ont accepté la fin des taux historiquement bas.

Le retour des primo-accédants sur le marché pourrait relancer le cycle résidentiel et libérer des biens pour la location. Toutefois, cet équilibre reste fragile : une hausse des frais de notaire récemment votée pourrait enrayer cette dynamique. La fédération a interpellé les autorités locales pour exprimer ses préoccupations.

« La pierre reste une valeur sûre », conclut Anne-Charlotte Reich, espérant que 2025 marque enfin un tournant positif pour le logement dans le Var.