
Publié le 08 Décembre 2023
Le diagnostic qui a subi le plus de remaniements est sans conteste le DPE. À partir de 2006, il devient obligatoire pour la vente d’un bien immobilier et s’applique aux constructions neuves et aux locations. Il est ensuite développé dans le cadre de la RT2005, puis de la RT2012. En 2021, il devient opposable et la méthode de calcul utilisée jusqu’alors, change. Les biens qui obtiennent les plus mauvaises notes du DPE sont désormais soumis à l’audit énergétique.
Le DPE, dont l’étiquette est très facile à lire, pointe du doigt les passoires énergétiques, c’est- à-dire les biens qui consomment trop d’énergie. Le plus souvent, c’est parmi les biens anciens (construits avant 1975) que l’on trouve le plus de logements énergivores, mais la méthode de calcul du DPE pénalise également les petites surfaces, car elle n’a pas été suffisamment adaptée à leurs spécificités.
Depuis plusieurs années, le DPE est devenu le premier critère de recherche sur les sites d’annonces immobilières. Les consommateurs, en particulier les primo-accédants, préfèrent les produits peu énergivores (ayant reçu une note entre A et C au DPE). L’écart moyen de prix entre un bien économe en énergie et un bien énergivore atteint parfois les 30 % dans certaines régions, contre une moyenne nationale de 20 %. Connaître la note DPE avant même de visiter un bien est donc devenu essentiel pour de nombreux acheteurs. Pour ceux qui choisissent de visiter malgré tout, la liste des travaux préconisés peut parfois être un frein supplémentaire.
Mais le DPE est également devenu un critère d’octroi de crédit immobilier. Plus le DPE est bas, moins elles sont susceptibles de prêter de l’argent, y compris pour ceux qui souhaitent faire de l’investissement locatif. Les banques considèrent le DPE comme un facteur de risque. Elles jugent que les dépenses en énergie et le montant des travaux sont trop élevés et pensent, qu’à terme, les propriétaires éprouveront des difficultés à faire face.
Cependant, il y a de plus en plus de propriétés avec une note DPE inférieure à D sur le marché immobilier. L’interdiction de location des pires passoires énergétiques et de manière progressive, celles des biens ayant obtenu une note inférieure à D poussent de nombreux propriétaires à mettre leur bien en vente plutôt que de réaliser des travaux de rénovation énergétique importants. Pourtant, ces travaux, une fois réalisés, apportent une plus-value certaine au bien, surtout lorsqu’ils sont effectués dans le cadre d’une rénovation globale. Cette solution reste toutefois marginale, car elle représente un retour sur investissement qui peut être plus ou moins long.
Le gouvernement a récemment annoncé une évolution du dispositif Ma Prime Rénov qui rendrait les aides à la rénovation énergétique plus accessible aux ménages modestes et très modestes. Il faudra toutefois attendre a minima la fin du premier trimestre 2024 pour établir un bilan et voir si ces nouvelles mesures seront efficaces.